Élèves de secondaire 1 et technologies : changements sur 5 ans

J’ai la chance de travailler à l’école secondaire De Rochebelle depuis 7 ans et cela fait maintenant 5 ans que je donne le cours d’initiation à l’informatique (la matière design du Baccalauréat international) à tous les élèves de secondaire 1 qui entrent au Programme d’éducation internationale. Chaque année, je leur demande de remplir deux courts questionnaires (en septembre et en juin) sur leur utilisation des technologies et leurs préférences. Les premiers ayant rempli ce questionnaire étant maintenant en secondaire 5, j’ai donc une évolution représentant tous les élèves qui sont actuellement au PEI à De Rochebelle. En écrivant ces lignes, je me dis qu’à la fin de l’année, je pourrais aller voir les premiers élèves ayant répondu à ces questions en 2011 qui sont maintenant en cinquième secondaire pour qu’ils répondent de nouveau à ce sondage maison. On aurait donc leurs réponses 5 ans plus tard ce qui serait vraiment intéressant.

Pour y arriver, j’ai utilisé l’outil formulaire de Google Drive. Chaque fois, je présente les résultats aux élèves pour voir ce qu’ils en pensent. Je n’ai pas validé le questionnaire et les items; j’ai apporté des modifications selon les commentaires des élèves. En ce qui concerne les données, j’ai effacé les doublons apparents, mais je n’ai pas fait d’analyses statistiques approfondies. Certains résultats sont peut-être plus ou moins justes, mais ce travail n’a aucune prétention scientifique, c’est seulement pour le plaisir et mieux comprendre mes élèves.

On constate bel et bien que la première secondaire apporte des changements au niveau des technologies. Est-ce l’école secondaire qui engendre ce besoin de technologies pour faire les travaux et devoirs? Est-ce la pression d’avoir le même appareil que ses pairs ou la popularité d’une marque en particulier? Possiblement un peu de tout.

Voici des graphiques avec de courtes explications sur les constatations les plus évidentes. J’ai utilisé des diagrammes à bandes, car c’est ce qui permet de voir à la fois les changements entre septembre et juin ainsi que l’évolution sur 5 ans.

Bien que le nombre d’élèves ayant un ordinateur portable augmente toujours entre septembre et juin, les élèves en possèdent de moins en moins. Cela s’explique notamment par l’augmentation du nombre d’élèves qui possèdent un autre appareil, mais essentiellement une tablette.

Encore une fois, il y a une augmentation entre septembre et juin. Après une montée importante après l’année 2011-2012, les chiffres montrent une tendance à la baisse. Si les élèves possèdent moins d’ordinateurs portables, on peut conclure qu’il y aura effectivement moins d’ordinateurs dans les chambres. À l’avenir, cette question devrait être formulée autrement en demandant aux élèves s’ils peuvent apporter dans leur chambre un ordinateur portable, une tablette ou un lecteur MP3 permettant de naviguer sur Internet.

Ce graphique montre des résultats semblables pour chaque année. En juin, il y a toujours moins d’élèves pour qui les parents imposent une limite d’utilisation de l’ordinateur. Possiblement que pour les parents, la limite devient plus difficile à gérer étant donné que l’élève a besoin de l’ordinateur plus souvent pour faire ses travaux et devoirs. Par contre, en cours d’année, les parents semblent découvrir qu’il s’agit d’une excellente punition, car cette donnée augmente toujours entre septembre et juin. Dorénavant, cette question devrait demander si les parents imposent une limite d’utilisation de l’ordinateur, de la tablette (et autres appareils mobiles) et du WiFi.

Les nouveaux élèves de cette année (septembre 2015) ont plus de iPad que ceux de la dernière année. Le pourcentage de tablettes autres que celles fabriquées par Apple demeure presque le même. C’est littéralement 4 élèves sur 10 qui possèdent un iPad; c’est énorme! De plus, lors du questionnaire, j’ai insisté sur le fait que la tablette devait leur appartenir et non appartenir à une autre personne. Fait intéressant, dans une autre question, je leur ai demandé si quelqu’un de leur famille possédait une tablette. Voici les résultats : iPad (60,9 %), autre modèle de tablette (27,6 %), aucune tablette (19,5 %). Autrement dit, dans 8 foyers sur 10 il y a au moins une tablette électronique.

Le pourcentage d’élèves qui possèdent un iPod touch est fascinant. Il y a toujours une augmentation entre septembre et juin. Cependant, on constate une légère baisse depuis 2013. Pour en avoir parlé avec les élèves, cela s’explique en partie par le fait que ceux qui ont une tablette n’ont souvent pas de lecteur MP3, car leur parent ne leur permet pas, car ils paient pour un seul appareil. De plus, les iPod sont devenus comme des frigidaires. Pour la majorité des élèves, n’importe quel appareil MP3 est un iPod.

J’ignore ce qui s’est passé en septembre 2013, mais 1 élève sur 4 n’avait pas de compte courriel. Est-ce un problème au niveau des données ou de la question? J’en doute, car la question était très simple. Mis à part ce résultat, on voit que le nombre d’élèves possédant un compte courriel est semblable année après année (sauf en 2013). De plus, voici la répartition des comptes courriel pour septembre 2015 : Outlook/Hotmail (35,3 %), Yahoo! (9,2 %), Gmail (35,8 %), iCloud (7,5 %), autre service (6,4 %) et aucun (5,8 %). Cette année, plusieurs élèves m’ont dit avoir plus d’un compte de courriel. Je leur ai demandé d’indiquer celui qu’ils utiliseraient pour m’envoyer un courriel de la maison au sujet d’un devoir.

Les statistiques disant que Facebook est en perte de vitesse chez les jeunes se confirment ici. On le voit bien dans les résultats. Les jeunes délaissent Facebook au profit d’autres services (Snapchat, Instagram, ask.fm, etc.). Notez que l’âge légal pour avoir un compte Facebook est 13 ans.

Les résultats de Twitter se ressemblent. On dirait que Twitter plafonne et est incapable de dépasser un certain niveau de popularité chez les élèves.

Chaque année, le nombre de téléphones cellulaires augmente significativement et va jusqu’à doubler. Le résultat de juin 2015 nous montrera si ce taux peut grimper au-delà de 28%.

J’ai posé cette question pour la première fois en juin 2015. Je n’ai donc pas d’autres résultats que ces derniers. Par contre, je suis convaincu que les résultats de juin 2016 dépasseront ceux de juin 2015.